L'exode des clandestins en fuite du nord de l'Afrique continue, et les tragédies personnelles et collectives ne s'arrêtent pas. La nuit dernière, l'un des bateaux qui transportaient presque 300 parmi ces désespérés a disparu dans les vagues de la mer de Malte. les cadavres arrivent sans cesse sur les côtes de l'île depuis cette nuit tragique, les habitants en retrouvent des dizaines chaque matin. Mais malgré cette situation qui fait vraiment entrevoir l'une des facettes de la fin du monde, la communauté internationale se concentre sur toute autre chose.

Dans leurs grands palais, leurs grands ministères, leurs grands salons au carrelage en marbre et surtout leurs grands salaires, les autorités et les gouvernements d'Italie et de Malte jouent au chat et la souris pour établir qui d'entre eux est responsable de la mort de toutes ces personnes. Qu'ils soient morts une vague plus à gauche ou plus à droite fait la différence. Personne ne semble avoir envie de se charger de redonner à ces gens la dignité qu'ils méritent, et à laquelle ils ont dû renoncer pour sauver leur vie et celle de leurs proches. Et tandis qu'ils sont en train de se mettre d'accord, les clandestins continuent à arriver en Europe. Morts.